L'alignement de Guernangoué à Roudouallec (56).
Bonjour,
En voilà un site plein de rebondissement. Ces menhirs de schiste, survivants d'un alignement partiellement détruit lors du remembrement.
Certainement érigés au néolithique final (env - 2500 ans avant J-C), sur un plateau battu par les vents.
Ces survivants, sont très intéressants, par les informations existantes mais également leur histoire.
Autrefois, il existait un chemin venant de Spézet, qui descendait jusqu'au village de Guernangoué. En 1925, une route devait être tracée en utilisant l'axe du chemin, mais l'alignement se trouvait également dans l'axe. Le préfet modifia alors un peu le tracé afin de le sauvegarder. Mais ce répi fut de courte durée, car lors du remembrement en 1967, le chemin fut supprimé, les talus et une partie du bois de Guernangoué également. Les blocs renversés seront alors regroupés près du menhir toujours érigé sur un bout de talus.
Un seul menhir est donc toujours debout, il fait 4,25 mètres et parait comme accroché ou protégé par un jeune arbre qui semble l'embrasser. Les deux autres sont couchés.
Je ne m'attendais pas à retrouver les gravures cités sur quelques documents, car le menhir de 4,15 mètres devait être couché du côté des gravures.
A ma grande surprise, un "Obélix" était passé par là car le motif rectangulaire "dérivé de l'idole en écusson":
Ainsi que la hache, juste sur la droite, sont toujours très bien visibles.
Ces gravures ont été étudiées dans un premier temps par Mr C. Arlaux, puis ensuite par Mr Charles Tanguy Le Roux et Mr Le Goffic. Leur conclusion en est que ses gravures seraient similaires à celles retrouvées sur l'alignement du Bois Du Duc, qui se trouve non loin de là (Plus d'informations dans le prochain article).
Le troisième menhir, est tout autant intéressant par cette jolie constellation de cupules plus ou moins grandes (Une vingtaine).
Celui-ci, est plus grand que les deux autres il mesure 5,80 mètres et son extrémité est brisée.
En admirant ces monuments, mes pensées vont vers cet homme, gravant ces blocs de schiste, et qui chouchoutait (c)ses sentinelles pleines de spiritualités dans ses croyances toujours proches de notre mère nature.
Ces monuments sacrés en harmonie avec le ciel et la terre, avaient peut-être pour but de les rapprocher?
Ces croyances sont-elles complètement perdus?
Cet homme serait certainement déçu de notre vision de la vie, mais il serait également fière de voir que son oeuvre est toujours présente et étudiée.
Et voilà une très jolie balade dans nos campagnes de mon "Centre-Breton" chéri. Encore plein de mystères en rapport avec un autre alignement, qui sera le sujet d'un prochain article.
A très bientôt.
Sources:
- "L'art mégalithique en France: récents développements" Jean Loïc Le Quellec
- "Bâtisseurs du Néolithique, Mégalithisme de la France de l'Ouest" Luc La Porte, Charles Tanguy Le Roux
- "Mystères de pierre, La magie des mégalithes" Jan Pohibny
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